Les débuts de la conservation volontaire au Québec : Témoignage d’un des fondateurs du Réseau de milieux naturels protégés

mars 13, 2018 | Archives

La conservation volontaire implique la participation de citoyens sensibles à la cause des milieux naturels. Pour faire suite à notre premier article sur la conservation volontaire, le Réseau de milieux naturels protégés vous présente le témoignage de Monsieur J.C. Raymond Rioux, qui a œuvré pendant plus de dix-huit ans au sein de ce mouvement. Ses expériences au Réseau de milieux naturels protégés et à la Société Provancher lui ont permis d’apporter une contribution importante à une cause qui lui tient à cœur et qui rayonne maintenant à travers le Québec.

J.C. Raymond Rioux, Île aux Basques

RMN : Comment avez-vous commencé à vous impliquer dans la conservation des milieux naturels?

R.R. : J’ai un chalet à Trois-Pistoles depuis les années 70. Je visitais souvent l’Île aux Basques, un refuge d’oiseaux migrateurs qui est une propriété de la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada depuis 1929. C’est ainsi que je me suis intéressé à la conservation des espaces naturels et que j’ai décidé de devenir membre de la Société Provancher en 1984. J’ai également été directeur de 1984 à 1987.

RMN : Qu’est-ce qui vous anime et vous motive à vous impliquer dans ce mouvement? Pouvez-vous résumer votre parcours?

R.R. : Je pense que les milieux naturels sont d’importants indicateurs de l’évolution du territoire et de son état de santé. Mes collègues ont proposé ma candidature comme président lors de l’assemblée générale annuelle de la Société Provancher. J’ai occupé ce poste de 1987 à 2004.

Au début des années 90, les gouvernements provincial et fédéral cherchaient à créer des programmes d’encadrement et de gestion de l’intendance privée. En 1993, sept organismes ont fondé le Regroupement des organismes propriétaires de milieux naturels protégés du Québec, aujourd’hui connu sous le nom de Réseau de milieux naturels protégés. Je trouvais important que la Société Provancher fasse partie d’un tel mouvement, puisqu’il s’agit d’un des plus anciens organismes de conservation au Canada. Nous nous sommes donc regroupés afin de définir et de faire valoir nos intérêts communs. J’ai été président de ce regroupement pendant neuf ans.

RMN : Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier?

R.R. : Je suis fier d’avoir contribué au regroupement de sept organismes, qui nous a permis d’accroître notre influence et de mieux faire valoir nos intérêts auprès des instances gouvernementales. Les interventions du Regroupement des organismes propriétaires de milieux naturels protégés du Québec ont mené, à la fin des années 90, à l’adoption d’une loi sur les réserves naturelles en territoire privé. En plus de la création de réserves naturelles en milieu privé, cette loi a également permis à des territoires déjà protégés d’acquérir le statut de réserve naturelle. C’est également grâce aux interventions du RMN que les propriétaires de milieux naturels ont pu bénéficier d’avantages fiscaux.

RMN : Avez-vous rencontré des obstacles dans vos projets?

R.R. : Je crois qu’il est plus facile aujourd’hui de faire bouger les choses et d’inciter au changement qu’il ne l’était il y a quelques décennies. Je dirais que nous n’avons pas rencontré d’obstacles, car les idées que nous proposions relevaient toujours du bon sens. Mes collègues et moi nous sommes toujours assurés de nous mettre à la place de la personne qui recevait notre proposition. Il était important que les nouvelles idées soient bien accueillies par la communauté.

RMN : Quel avenir a, selon vous, la conservation des milieux naturels en terres privées au Québec?

R.R. : Je crois qu’une grande partie de la population est consciente de l’importance des milieux naturels. Les jeunes sont conscientisés et s’impliquent, cependant nous avons toujours besoin de relève au sein des conseils d’administration des organismes. Je suis très optimiste quant à l’avenir de la conservation des milieux naturels.

Membres fondateurs du Réseau de milieux naturels protégés :

Société Provancher d’histoire naturelle du Canada (J.C. Raymond Rioux)
Protection des oiseaux du Québec (Richard Yank)
Société pour la conservation de la nature du Canada (Robert Carswell)
Société Duvetnor Ltée (Jean Bédard)
Regroupement pour la préservation de l’île du Marais de Katevale (Louise Cousineau)
Société d’Aménagement Récréatif pour la Conservation du Lac Saint-Pierre (Louis Gagné et Christian Hart)
Fiducie foncière de la vallée Ruiter (Stansje Plantenga)

Joignez-vous au mouvement!

Que vous soyez propriétaire, membre d’un organisme de conservation, ou simplement intéressé par la conservation volontaire, nous vous invitons à consulter la documentation sur notre site web ou à vous impliquer en tant que bénévole au RMN !

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